mercredi 9 mai 2018

AVRIL 2018 : DE RETOUR DU VOYAGE DES FAMILLES D'ACCUEIL EN UKRAINE, BRUNO PROPOSE  L'ARTICLE SUIVANT, QUI RELATE LA PARTIE DU VOYAGE  CONSACRÉE AU MOMENT PASSÉ TOUT PRES DE LA CENTRALE DE TCHERNOBYL.

CET ARTICLE PEUT S'INTITULER :

                                                 26 AVRIL 1986 " 

  

    Durant notre séjour en Ukraine, une journée a donc été consacrée au "no man's land" situé autour de Tchernobyl. Les autorisations avaient été demandées au préalable avec copies des passeports des personnes ayant cet accès exceptionnel, accompagnés par Madame OLGA, veuve d'un liquidateur étant intervenu sur le site. C'est donc de manière officielle, sous la surveillance et l'accompagnement d'une employée du site que nous avons rempli un formulaire déchargeant l’État Ukrainien de toute responsabilité sur un quelconque problème survenant après la visite. Cette fiche d'engagement précise qu'il ne faut rien ramasser, rien toucher, animaux, arbres, cailloux etc... Nous avons pu passer les multiples check-points et évoluer sur cette zone d'environ cinquante kilomètres considérée maintenant comme un sanctuaire. Plusieurs sites comme le village de Tchernobyl, plusieurs lieux de mémoire sur le courage des premiers intervenants sur la catastrophe, pompiers, liquidateurs, militaires... 
Puis à l'horizon se dessine un dôme énorme avec une cheminée rouge et blanche. Nous voici au plus prés de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Nous sommes à 50 m du réacteur IV de la centrale nucléaire et son sarcophage renfermant encore 95 % de ses substances radioactives, celui qui explosa le 26 avril 1986 (taille du sarcophage  108 m par 162 m sur une portée de 257 m, charpente métallique plus grande que le Stade de France). D'un coût de 1,426 milliard d'euros, financé par 26 pays, réalisé par les sociétés Bouygues et Vinci TP entre autres, il a été mis en place en 2016 en remplacement de l'ancien sarcophage en plomb et en béton.

    Le point d'orgue de cette journée allait être juste après le dernier point de contrôle... Pripyat... Je ne suis pas prêt d'oublier ces deux heures passées dans Pripyat. La vidéo jointe (lien ci-dessous) décrit un peu cette atmosphère, la vivre est unique. Un voyage de 30 ans dans le passé où le temps s'est figé brusquement. Un endroit de vies heureuses transformé en ville fantôme. Pas un bruit, juste le vent, la végétation qui reprend le dessus sur ce qui a été construit par l'homme et qui semble engloutir les symboles de la puissance du communisme. Vous ne pouvez plus parler. Vous évoluez entre les bâtiments ouverts, les commerces arborant encore leur enseigne... la piscine, l'hôpital où, dixit notre accompagnatrice, les vêtements irradiés des liquidateurs se trouvent encore,  le tristement célèbre parc d'attraction qui devait être inauguré quatre jours après la catastrophe... Il n'a jamais entendu de rires d'enfants. Deux petites poupées laissées sur une auto tamponneuse enlacée de végétation en mémoire de... Des photos de militaires et de pompiers, des visages, des hommes et des femmes... et l'émotion monte, le regard est mouillé. 
Au moment de la catastrophe, près de 50.000 personnes vivaient ici, hommes, femmes et enfants ont attendu deux jours sous l'exposition des radiations avant d'être évacués. Combien en sont revenus? 600.000 liquidateurs sont intervenus au fil des années, au risque de leur vie, pour que ce site soit en partie accessible sur une courte durée. Actuellement, les employés travaillent 15 jours sur site et repartent 15 jours en zone "claire". 
Depuis 2000, la majeure partie des zones contaminées ne présente quasiment plus de danger d’irradiation. Pourtant, 3 à 4 heures de visite représentent tout-de-même l’équivalent d’une année d’exposition aux particules radioactives. 

Puis le départ, silence dans le bus... passage dans les différents check-points, contrôle de l'irradiation avec passage obligatoire dans plusieurs détecteurs, contrôles du véhicule.... 

Cette journée est gravée.


Bruno,
pour l'association LES AMIS DE LA RÉGION DE RIVNE

Lien vidéo :   
  https://drive.google.com/open?id=1YTmhiRTg_HcyoZlaJcKqCTVDLt6ahb80


mardi 1 mai 2018


26 AVRIL 1986  -  26 AVRIL 2018

DISCOURS  PRONONCÉ  EN  UKRAINE  
PAR  LA  PRÉSIDENTE  NICOLE  CADENEL

POUR  LA  COMMÉMORATION  DE  LA 
CATASTROPHE  DE  TCHERNOBYL



Bonjour à tous et à toutes, Chers Amis Ukrainiens.

Une fois de plus me voici face à vous, face au souvenir de cette terrible tragédie, face à votre douleur, et désarroi pour ce 32 ème anniversaire de la catastrophe nucléaire.

Laissez-moi saluer le courage, l’abnégation, l’immense générosité humaine des valeureux liquidateurs à qui beaucoup d’entre-nous en Ukraine, mais aussi en Europe, doivent la vie.
Ils sont là aujourd’hui, face à moi, avec leurs souffrances physiques et morales et le dur souvenir du 26 avril 1986.
Ils ont le respect et l’admiration du monde entier pour leur inoubliable action, afin que nous puissions tous vivre, survivre.
Par cet acte d’immense héroïsme, Messieurs les liquidateurs, vous avez donné à la planète entière la plus grande leçon de courage, doublé du sacrifice de votre vie pour certains, de votre avenir devenu bien difficile pour d’autres… Le mot « Merci » est bien trop désuet, trop minimaliste pour vous.
Depuis ce jour, le monde entier a un devoir de profond respect envers vous, envers votre geste.

Présidente de l’association ‘’Les Amis de la Région de Rivne », je représente plus de 100 familles d’accueil françaises d’enfants ukrainiens, certaines ont fait le voyage à mes côtés et sont ici présentes et solidaires de vos peines.

Cette collaboration est devenue notre raison de vivre au fil des années. Même si, au-delà des frontières, il nous faut bien souvent balayer les préjugés, combattre les administrations, nous voulons rester les représentants de vos souffrances, de votre humilité, de la discrétion de votre détresse avec un seul objectif : celui de la solidarité et du cœur, celui de la main tendue pour ne pas rompre ce fil d’amitié d’implication qui nous relie à vous tous, à vos enfants, à leur santé, à leur avenir…  Pour que dure longtemps l’accueil de vos petits, qui deviennent un peu les nôtres le temps des vacances… où nous essayons de leur donner un peu de joie, de bonheur, et surtout beaucoup de tendresse et d’amour avec une petite priorité pour les enfants orphelins. Avec le but essentiel d’une amélioration médicale par des actions sanitaires d’assainissement physique, sous notre beau soleil du sud de la  France, par l’envoi de matériel médical, de médicaments chimiotiques pour vos hôpitaux, en privilégiant ceux des enfants.

Là, il est de mon devoir de saluer et remercier Madame Oxana ZALIPSKA et Anatoly pour leur collaboration, leur immense implication envers l’Enfance défavorisée, les orphelinats, hôpitaux, dispensaires, écoles, personnes âgées, services d’oncologie pour enfants. C’est grâce à leurs aides, à leurs actions que les séjours sanitaires d’enfants en France et en Allemagne peuvent continuer à se réaliser.
Chaque jour je veux garder la foi en l’avenir pour pouvoir effectuer ces aides, ces combats où j’ai bien souvent honte d’être française, d’être européenne, face à des chefs d’états, à des responsables gouvernementaux qui semblent avoir bien peu de mémoire… Nous voulons combattre ce laxisme, car pour nous, NON, vous n’êtes pas un ’’peuple oublié’’ .

Nous repartirons attristés de vous quitter, mais plus forts pour vous aider, pour soutenir les espoirs que vous placez en nous ne soient pas déçus, pour effacer les obstacles administratifs, financiers, pour que la détresse entraînée par cette terrible catastrophe soit aidée et reconnue, pour que Vive l’Ukraine libre.

Pour vous tous, pour les enfants orphelins, pour vos enfants, nous continuerons ces batailles, nous vous garderons sans faillir affection et amitié, rien ne ternira ces sentiments au cours de notre avenir commun.

Que Dieu vous bénisse et vous protège tous.